Tiens bon mon amour,
Je n'ose plus poser les mots, rendre les armes, écraser les larmes. Il parait que le Bonheur ne transparait jamais, il parait que plus rien ne transparait. C'est un amas de lettres, des points qui se suspendent, des idées qui s'exclament. Un changement se fait ressentir. J'ai transformé tellement de choses qu'aujourd'hui, je ne sais plus bien ce qu'est le changement, ces trois voyelles et ces sept consonnes, les ratures qu'il provoque, les marques qu'il laisse. Sept petites consonnes, si peu de voyelles, parfait déséquilibre, reflet de ma vie. Un enchainement plus qu'imparfait de lettres, de boucles, de déliés qui séduisent et qui envoutent, qui déchirent et puis consument. Me déguiser et mentir, me glisser dans un costume, n'importe lequel, mais jamais celui qui me va le mieux. Là tout commence, au rythme de mes pas, cadence idéale, des rêves viennent s'échouer. Doux naufragés aux coins des yeux. Mourir d'amour aux bras de ses dames, crever d'espoir sur les lèvres d'un inconnu aux ombres familières. Décousu, tout est décousu, je ramasse les miettes des histoires des autres, m'en fait un manteau de secrets volés. Mon doux mensonge.
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