Mardi 6 mai 2008 à 19:46

Tiens bon mon amour,


J
e n'ose plus poser les mots, rendre les armes, écraser les larmes. Il parait que le Bonheur ne transparait jamais, il parait que plus rien ne transparait. C'est un amas de lettres, des points qui se suspendent, des idées qui s'exclament. Un changement se fait ressentir. J'ai transformé tellement de choses qu'aujourd'hui, je ne sais plus bien ce qu'est le changement, ces trois voyelles et ces sept consonnes, les ratures qu'il provoque, les marques qu'il laisse. Sept petites consonnes, si peu de voyelles, parfait déséquilibre, reflet de ma vie. Un enchainement plus qu'imparfait de lettres, de boucles, de déliés qui séduisent et qui envoutent, qui déchirent et puis consument. Me déguiser et mentir, me glisser dans un costume, n'importe lequel, mais jamais celui qui me va le mieux. Là tout commence, au rythme de mes pas, cadence idéale, des rêves viennent s'échouer. Doux naufragés aux coins des yeux. Mourir d'amour aux bras de ses dames, crever d'espoir sur les lèvres d'un inconnu aux ombres familières. Décousu, tout est décousu, je ramasse les miettes des histoires des autres, m'en fait un manteau de secrets volés. Mon doux mensonge.
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Vendredi 2 mai 2008 à 17:10

Lord I miss you,


Nos rires se sont fait entendre une dernière fois, on a consumé nos rêves, nos cœurs tournent et tournent, à ne plus savoir qui aimer. Puisque l'espoir s'envole, puisque les mots tanguent, puisque nous valsons au milieu de nos secrets, tiens-moi encore la main et sens mon cœur qui s'emballe au moindre de tes gestes. Mes bêtises prennent trop de place, j'en veux plus, toujours plus, éternelle insatisfaite. Le teint pâle et les yeux rougis, de ces nuits trop éphémères, de ces heures à défaire le monde. Hier aujourd'hui et demain, toujours ce même vide qui remplit mes yeux de ces perles trop salées, qui fait voler mon cœur en éclat, mes rêves qui m'assassinent, de ne plus se réaliser. On a fini les dernières bouteilles, planté là nos derniers souvenirs, oublié les "on oublie". On s'est moqué de la vie, du temps qui nous rattrape, de nos jeux et de nos courses contre lui, contre moi, contre ce que nous ne sommes plus. Le dernier rayon de soleil a emporté ta dernière chanson, celle qui rime avec désir, celle qui rime avec passion, celle qui fait danser notre amour au milieu des boulevards. La première bouffée d'air du matin nous a apportés les promesses, les plus belles et qu'importe, tu as coupé la musique, tu as fait taire les dernières notes d'espoir.
 
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Lundi 21 avril 2008 à 20:44

Au fond, on ne récolte pas toujours les rêves que l'on sème.


(Et sinon cette semaine c'est Bac Blancs et exposé alors les mots arriveront, plus tard)



Les calculatrices sont rangées, un dernier coup d'œil sur les copies des autres et on souffle. Terminé. On rit des sujets incompréhensibles, on répète inlassablement que décidément, l'éco c'est pas pour nous. Un sourire adressé à des vieilles connaissances, des rires partagés avec Coralie.Qui.Aime.Les.SupersZéros. Les jours s'enfuient tous un peu plus vite, et cette impression de ne plus rien contrôler. Déjà les derniers instants, il est trop tard pour tout recommencer. Hier dans la maison il y avait l'ambiance d'une soirée d'été. Hier c'était PS I Love You et des larmes du début à la fin et ce matin encore. L'inspiration s'en est allée, je n'ai rien fait pour la retenir.
 
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Vendredi 18 avril 2008 à 15:50



I
l y a un embouteillage de mots, au fond de ma gorge, au bout de mes doigts. Des mots par dizaine, par centaine, des cris qui se perdent, des murmures qui s'intensifient, ils sont des centaines aux coins de mes yeux. J'ai peur de ce mot, rien. Peur de ce vide, que même la présence la plus forte ne parvient plus à combler. Je termine une lettre, la glisse dans une enveloppe, le stylo a dérapé, les mots se sont brouillés. C'est terminé. J'y ai ajouté quelques notes d'espoir, quelques sourires à la craie. Un mélange de tendresse et de colère, la nostalgie comme unique rengaine. J'ai promis, je ne vivrai plus dans le passé. Mais je n'y crois plus à mes promesses, ces simples mots que le vent balaient. Je ne suis pas faible, je ne suis pas forte, je ne sais pas ce que je suis. Je me suis perdue en route, je me retrouverai si vous m'en laissez le temps. On me brusque, on me pousse. Vous me voyez dépassée et passive. Mais c'est un véritable tourbillon de sentiments qui m'habite, je suis encore entière, tout n'est pas perdu. Mes phrases ne se suivent plus, mes idées s'entassent là, une par une, dans un désordre incroyable mais je vois encore une chance de me relever. Les regrets, les remords, je les manipule et joue avec, mais le mensonge est terminé. Je suis entière, mise à nue. Je conjugue au présent.
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Lundi 14 avril 2008 à 11:05




I
l y avait cette ruelle, où les pavés s'entremêlent, où les talons glissent, où les mains s'écorchent. Cette ruelle, ce café. On a tant refait le monde que l'on ne sait plus, s'il tourne encore à l'endroit. Ce café, cette table. Qui nous a vu finir nos nuits les plus folles, qui a senti nos larmes s'écraser, nos souffles se retenir, nos mains battre le rythme. La table du fond, la table des secrets, la table des confidences. Jamais celle des adieux, parfois celle des au-revoirs. La table, du café, de la ruelle aux pavés. Témoins de nos adolescences, de ce que nous sommes. Fébriles, fragiles, dansantes, le cœur bien avant la raison. On entend encore les rires qui s'envolent, les cris, les souffrances de ces nuits de débauche. Et je me suis prise à rêver, de ces malles aux trésors refermant les souvenirs indomptables d'une jeunesse oubliée. Il y avait cette ruelle, il y avait ce sentiment de légèreté. Et puis, rien.

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