Il y avait cette ruelle, où les pavés s'entremêlent, où les talons glissent, où les mains s'écorchent. Cette ruelle, ce café. On a tant refait le monde que l'on ne sait plus, s'il tourne encore à l'endroit. Ce café, cette table. Qui nous a vu finir nos nuits les plus folles, qui a senti nos larmes s'écraser, nos souffles se retenir, nos mains battre le rythme. La table du fond, la table des secrets, la table des confidences. Jamais celle des adieux, parfois celle des au-revoirs. La table, du café, de la ruelle aux pavés. Témoins de nos adolescences, de ce que nous sommes. Fébriles, fragiles, dansantes, le cœur bien avant la raison. On entend encore les rires qui s'envolent, les cris, les souffrances de ces nuits de débauche. Et je me suis prise à rêver, de ces malles aux trésors refermant les souvenirs indomptables d'une jeunesse oubliée. Il y avait cette ruelle, il y avait ce sentiment de légèreté. Et puis, rien.
©
Nostalgique .
<3