Dimanche 8 février 2009 à 14:23

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S
es mains qui courent sur mon dos, ses doigts qui glissent jusqu’au nombril. Je rougis. Je cherche sa nuque, je cherche cet endroit où mes lèvres viennent se cacher, où mon souffle vient se perdre. Il parle, il questionne, je ne comprends pas, je n’entends pas bien. Je suis ailleurs, loin des mots, loin des promesses. Je suis dans le rêve, dans la splendeur. Je lui laisse une place auprès de moi, au dessus de moi, en moi. Il me touche, il m’émeut, il atteint toutes les parcelles de mon corps, tous les fragments de mon cœur. Il est là, c’est lui. Lui. Je suis dans la douceur, je suis dans la torpeur, je suis à lui. Pour une heure, peut-être deux, je suis à lui, je suis pour lui. Soixante minutes d’existence, donne moi une minute de plus, juste une. Encore une. Mes cheveux s’emmêlent à ses mains, je cherche la chaleur, l’harmonie. Il parle encore, je perçois des sons, des cris, des mots. Des mots, un mot. Il m’aime. Je suis ailleurs, je suis loin des promesses, je vis dans l’amour.


Dimanche 30 novembre 2008 à 16:06

"Heart, want, need (...) You can't measure a dream."


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Je laisse les larmes s'échapper, se glisser sur mes joues, mourir aux commissures de mes lèvres. Je m'abandonne sous l'eau chaude de la douche, je me vide, je m'effondre. Les yeux fermés, Lennon en fond sonore, je reste immobile dans cette chaleur, sous cette cascade d'eau brûlante. L'eau, les larmes, on ne distingue plus bien, on ne distingue plus rien. J'efface les dernières traces de mascara, j'enlève le maquillage, mon masque. Mon corps, mes sentiments, mis à nus. Je n'ai même plus l'ombre d'une seule pensée, je suis vide, plus rien ne m'habite. Je reste là, debout, fière et orgueilleuse. Je me cache derrière cette arogance, ces faux-semblants. Ce sont mes dernières forces, mes derniers espoirs. L'eau les entraine, je craque. Ils m'ont eue. Je suis à terre, je suis inerte, je ne me relèverai pas, je ne peux plus. Je ne veux plus. On appelle ça la fin, je crois.
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Dimanche 16 novembre 2008 à 14:11

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C
'était un matin, prémice d'une journée ordinaire. Un matin sous les draps, loin du froid et de la pluie, un matin où l'on laisse le monde tourner sans nous. Le pied entre deux mondes, à ne plus savoir s'il faut se lever ou se laisser tomber pour de bon. Les oreillers humides me rappellent les nuits trop agitées, la chaleur des couvertures me conforte et me rassure. Je suis bien, je suis mal, je suis une fille. Une fille coincée, prise au piège par elle même, une fille trop ceci ou pas assez. Une fille aux extrèmes, aux sommets trop vertigineux, aux pentes trop raides. Je trébuche souvent, le coeur en avant, et je me bats pour maintenir un équilibre. Instable et frivole, peut-être, blessée et perdue sûrement. J'enfile les sentiments un à un, ils glissent sur moi, fluides et limpides. Je les accroche ensemble, ils se suivent et s'assemblent en collier, en bracelet, parures d'une journée, de bien trop de nuit. C'était un matin, neuf heures trente-sept, un dimanche.

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Mercredi 29 octobre 2008 à 21:52

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J
'ai les joues encore rougies par la nuit, le froid qui s'étire doucement. Je me suis assise au fond d'un siège, les lumières de la ville s'éloignaient, on roulait, j'étais bien. Je percevais quelques bruits de fonds, il y avait des rires je crois, le bruit d'une bouteille qui tombe mais qu'importe, il n'y avait que lui dans mes yeux, autour de moi, partout il n'y avait que lui. Je sens encore ses mains, ses bras, toujours, je le sens me serrer, m'enlacer, m'aimer. C'est un peu comme toutes les histoires, c'est souvent la même chose, on se sent plus forte, plus belle, heureuse. Ce sont souvent les mêmes sentiments qui reviennent. Il n'y a rien d'original, rien d'unique. Simplement l'agréable sensation de se sentir vivre, de tout ressentir, un peu plus fort. Les mots me semblent vides de sens face à ces sourires qui ne me quittent plus, face à ces rires qui me font mal aux joues. Je ne sais pas comment décrire ce bien-être dans ses bras, je ne peux plus expliquer pourquoi je me sens bien, enfin. J'ai fait de son bonheur une chanson, ma chanson. Amour, j'en veux encore de ce bonheur.
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Mercredi 1er octobre 2008 à 18:52


L
es caractères ont changé, les routes ont dévié et pourtant, il y a cette impression de continuité qui flotte dans l'air. Un je ne sais quoi de rassurant, une chaleur enveloppante, comme les matins d'hiver où l'on joue avec la couette, loin des vitres embuées. La vie s'est écoulée trop rapidement, j'en redemande encore, de ce temps qui s'enfuit. Je suis avide de sensations, avide de sentiments, je goute à la vie, la vraie. Alors que les gens courent, s'engouffrent dans le métro à une vitesse déconcertante, alors qu'ils se pressent et me donnent le tournis, je prends mon temps. Le temps de savourer chaque instant, chaque minute, histoire de ne rater aucun bonheur que la vie m'offre. Le sac jeté sur l'épaule, la longue écharpe noire qui joue avec le vent, les talons qui claquent un peu trop fort, vous voyez, rien n'a changé. Je me pose encore sur les mêmes bancs, les mêmes musiques en tête, les mêmes rêves qui défilent devant les yeux. Parfois je détourne le regard et il est là, essoufflé par une longue course, de peur d'être en retard. Parfois je lève les yeux et elles sont là, avec leurs rires et leurs histoires, avec leurs craintes et le cœur lourd, et je les retrouve comme si elles ne m'avaient jamais quittée. A la terrasse d'un café, au détour d'une gare, un café crème dans les mains et des sourires aux inconnus, j'observe le va et vient des gens, ma vie qui coule entre leurs mains. J'attends qu'on me bouscule, qu'on m'entraine dans cet énorme tourbillon.
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