C'était un matin, prémice d'une journée ordinaire. Un matin sous les draps, loin du froid et de la pluie, un matin où l'on laisse le monde tourner sans nous. Le pied entre deux mondes, à ne plus savoir s'il faut se lever ou se laisser tomber pour de bon. Les oreillers humides me rappellent les nuits trop agitées, la chaleur des couvertures me conforte et me rassure. Je suis bien, je suis mal, je suis une fille. Une fille coincée, prise au piège par elle même, une fille trop ceci ou pas assez. Une fille aux extrèmes, aux sommets trop vertigineux, aux pentes trop raides. Je trébuche souvent, le coeur en avant, et je me bats pour maintenir un équilibre. Instable et frivole, peut-être, blessée et perdue sûrement. J'enfile les sentiments un à un, ils glissent sur moi, fluides et limpides. Je les accroche ensemble, ils se suivent et s'assemblent en collier, en bracelet, parures d'une journée, de bien trop de nuit. C'était un matin, neuf heures trente-sept, un dimanche.
©
Je t'aime princesse (L)
Ton P-A