Je m'étais dit, je m'étais promis, je m'étais dit. Rien sur lui, pas une ligne, pas un début de lettre, pas une parenthèse qui laisserait entrevoir un bout de nous, un bout de rien, un bout d'histoire. Je me fais mal toute seule, à briser mes promesses. Il n'est pas là, il est loin, il est partout. Dans le ciel bleu, dans les nuages noirs, dans l'air frais, dans les soirs d'été trop étouffants, il est dans chaque heure, chaque minute. Il y a un Je t'aime écrit dans ma chambre, il y a un Je t'aime au feutre noir qui attire mon regard le matin, le soir. Il y a mes yeux qui se brouillent, d'avoir perdu cet amour et d'en être la cause. Et qui a t-il de plus dur que de le savoir ? D'être à l'origine de ce grand chantier, d'être celle qui a détruit deux ans d'amour. J'ai pris notre histoire et j'en ai fait des confettis, des miettes, il ne reste rien, à part la poussière, à part des bouts d'un puzzle auquel il manquera toujours une pièce. La pièce centrale, celle avec un gros coeur rouge dessus, celle qu'on s'amuse à dessiner depuis toujours, sur un coin de feuille, sur un bout de table, sur les vitres embuées. Je connais l'amour à sens unique, celui qui envoie des mots d'amour à un autre qui ne les recevra jamais. Je connais cet amour, il ne me plait pas. J'aimerai le laisser là, sur le quai d'une gare, sur les bancs d'un aéroport. Dans un mois, je serai sur ces quais, sur ces bancs. Le coeur lourd ou léger, le puzzle assemblé ou détruit à jamais. En attendant, je me tourne et me blottis contre personne, je suis entourée d'un vide impossible à remplir.
(Demoiselle qui copie quelques articles en prenant la peine de les modifier, au cas où. Ici : mimiss337)
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