Je devrai baisser les armes, faire s’effondrer mes forteresses. Me tenir droite et avancer, ne plus me cacher. La plus grande honnêteté consiste à avouer que rien ne va. Alors je le dis, je le crie, j’en pleure et j’en ris. Je ne vais pas. Je me suis perdue dans mes plus grands mensonges et dans mes peurs les plus secrètes. Je ne pense qu’aux remords, aux regrets, j’ai perdu la seule force qu’il me restait. J’avais l’espoir au creux de moi, je l’ai laissé filer. J’ai le cœur à l’envers, mes coups de blues rythment mes journées. Plus rien ne claque sur les pavés, je passe en silence. Aucun lien à mes poignets, aucune ficelle à tirer, rien que le vide, l’absence qui s’enroule autour de mes hanches. Je donne des coups de pied en l’air, j’envoie valser ce que je n’ai plus. Je voudrais dégriser cette vie, retrouver les couleurs. Je veux le bleu de l’été, les senteurs du printemps. Je veux cette douceur qui nous enveloppe, cette chaleur qui nous caresse. Je veux la satisfaction. Je veux le bonheur bien plus qu’une simple journée. Un bonheur qui dure, qui s’anime chaque matin pour me rejoindre chaque nuit. Les craintes du lendemain sont étouffantes, oppressantes. Je ne sais profiter de rien, la peur de tout perdre est bien trop présente. La déception me tord le ventre, me brûle la gorge et me pique les yeux. J’ai tant de colère à déverser que rien ne vient. J’ai tout refoulé, une fois de trop. Il est trop tard, trop tard pour laisser filer ces mauvais mots. Il n’y a plus que des larmes la nuit, des larmes vides de sens, des larmes qui coulent dans l’insouciance. Je pleure des maux qui n’ont plus de sens. Tout est vide de sens. J’avais besoin qu’on me tende une main, je l’ai lâchée par faiblesse, je regrette.
J'aime beaucoup ta façon d'écrire.