C'est comme un goût amer, un goût d'inachevé, de vie manquée. Tous ces non-dits, ces fausses joies, ces faux sourires, ces véritables blessures qu'on ne sait plus comment guérir. Il n'y a pas de beaux discours, il n'y a pas de mots plus forts que les autres, je m'enveloppe encore de ce lourd silence. Je ne parle pas, j'observe, calcule, intériorise à n'en plus finir. Je ne vis pas, je m'épuise à donner un sens à ce qui m'entoure, ce qui m'habite, je ne vis pas non je m'anime sous mes désirs, m'épuise sous mes échecs. Mon vague à l'âme, mes bleus au coeur l'emportent sur mon sourire. Je ne suis pas malheureuse, juste un peu perdue, oubliée délaissée. Mes yeux brillent, mes joues rougissent, je compose mon silence de points de suspensions. Entre Sangria et cigarettes, entre ivresse et brouillard, je dessine des formes au hasard. J'aimerai me recroqueviller à l'infini, ne plus rien sentir, minuscule poussière qu'on balaie sans remords.
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