And chase with what you need.
Une première minute, puis une deuxième, regarde comme la vie s'enchaîne. Moi je suis là, à tes pieds, à t'attendre, je me languis de tes bras, je pâlis sous ton indifférence. Tes yeux me rendent plus forte, regarde comme je vole, comme tu m'enivres. Toi tu es là, toi tu ne bouges pas, à quoi bon, ta posture s'imprime, je te photographie inconsciemment et je referme mes bras autour de toi. Je serre le vide, j'étreins l'absence, ma tête s'affaisse, on s'est manqué de peu je crois. Tu es posé, tu es tranquille, tu souris au vent, le calme t'entoure. On dirait un tableau, une sculpture, un roman, n'importe quelle forme d'art, tu es un chef d'œuvre à part entière. Tu jouis de ta liberté, tu finis un verre, un deuxième, tu ris. C'est beau, c'est fort, ces cris furieux qui me déchirent, ton ombre qui s'étire. Tu m'habites, je vis de toi, je rêve de nous, j'ai ton souffle dans mon cou, tes lèvres dans mes cheveux. Une seconde, deux secondes, je me retourne, tu n'as toujours pas bougé, tu es là conscient, tu es là serein, tu devines le moindre de mes gestes sans un regard. Le temps ne s'arrête toujours pas. Je fuis, tu sais, je fuis et je continue de crayonner, de sculpter, de peindre. Je fuis et tu te lèves, tu fermes les volets, tes gestes s'intensifient, je devine tes mains qui caressent le mur, je sens ton regard balayer la pièce. Tu crées l'obscurité, tu crées le vide, je suis prisonnière à t'attendre, reviens-moi. Je tourne, je titube, frêle et peureuse, plus rien n'a de sens, je me cogne à ton corps brûlant, tu te glisses sous mes mains, contre mon ventre jusqu'à mes lèvres. Je t'étreins, mon absence, je te serre, mon ailleurs.
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Ces mots sont magnifiques, tes mots sont magnifiques.
Pour de vrai.
(L)